Parlons d'argent

5 erreurs courantes en négociation salariale

9 novembre 2020
Rédaction: Jannick Bouthillette

Nous ne le répéterons jamais assez : personne ne négociera pour vous! Alors, lorsque vous vous négligez ce dossier – qui devrait être parmi vos priorités – vous renoncez à améliorer votre situation financière.

Par manque d’expérience, nous commettons toutes les erreurs suivantes. Est-ce votre cas?

1. La peur de négocier

C’est – et de loin – l’erreur la plus courante. Pour un trop grand nombre de salariéEs (remarquez bien l’accent mis sur le E), l’idée même de discuter du salaire (et de sous-entendre que l’offre sur la table n’est pas suffisante) les rend excessivement mal à l’aise. Alors, une très grande majorité préfère accepter l’offre initiale.

Or, rarement vous direz-vous de façon consciente : « Je ne négocierai pas PARCE QUE j’ai peur ».

Non. Vous vous trouverez plutôt d’autres arguments qui semblent rationnellement plus acceptables.

Ainsi, la peur se manifeste souvent sous forme d’excuses pour éviter d’amorcer une négociation. Combien de fois ai-je entendu : « Ça ne vaut pas la peine de demander, je connais déjà la réponse » ou encore « Je sais qu’ils n’ont pas les budgets »?

Et pourtant, lorsque je demande à ces personnes ce qu’elles ont fait pour négocier adéquatement leur salaire, la grande majorité d’entre elles n’a jamais osé demander. D’autres auront demandé, mais sans préparation adéquate, ce qui mène inévitablement à un refus. Bref, la négociation salariale a été sabotée dès le départ par votre propre pensée.

La peur de négocier est profonde pour un grand nombre de gens, et ce manque de confiance vous fait perdre des sommes inimaginables! Pourtant, avec une préparation adéquate, la peur disparaitra.

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2. Le manque de préparation

On pense trop souvent qu’une augmentation devrait tout simplement nous être accordée parce qu’on est une bonne employée, fiable, performante et fidèle. Et pourtant, ce n’est pas suffisant.

Si vous demandez plus d’argent, vous devez être capable d’expliquer les raisons qui sous-tendent votre démarche.

Vous devez avant tout savoir ce que vous valez sur le marché, avec une assez grande certitude. Pour ce faire, il existe bien sûr des outils en ligne publiés par vos associations professionnelles ou par les agences de placement les plus connues. Les recruteurs professionnels peuvent également vous aiguiller. Et il ne faut pas oublier une des meilleures sources d’information – et souvent la moins exploitée – et j’ai nommé : votre réseau!

Une préparation requiert également de penser à la façon de présenter la demande. Savoir, bien sûr, mettre de l’avant vos réalisations, vos compétences développées avec des données factuelles précises. Savoir également mettre les intérêts de votre employeur au cœur même de votre négociation.

Finalement, pensez également à anticiper les arguments de l’employeur. Votre préparation pour rebondir devant le manque d’enthousiasme du patron est essentielle pour que la discussion ne se termine pas après un simple « non ».

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3. Dévoiler son salaire actuel

Lors de la recherche d’un nouvel emploi, vous ne devriez jamais révéler votre salaire actuel. Ni à l’employeur potentiel ni à un recruteur. C’est la pire information à révéler pour tuer votre pouvoir de négociation. Ce n’est d’ailleurs pas une donnée pertinente, et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord, il est fort probable que le poste sur lequel vous appliquiez ait une description de tâches bien différentes, avec des responsabilités accrues et une pression plus grande. Ensuite, il peut s’agir de catégorie d’employeurs différents qui ont donc des échelles salariales différentes (ex. : PME, grande entreprise). Finalement, si vous n’avez pas négocié depuis de nombreuses années, vous êtes déjà en décalage par rapport au marché et vous voulez donc à tout prix éviter de perpétuer ce décalage en acceptant une légère augmentation alors que vous pourriez avoir beaucoup plus.

La discussion doit être ramenée sous l’angle des attentes salariales. Et en début de discussion, donnez une large fourchette plutôt qu’un montant précis. Cette donnée devrait se préciser lorsque les discussions sont assez avancées pour que vous compreniez bien les responsabilités du poste et que l’employeur ait pris conscience de votre valeur professionnelle.

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4. Accepter la première offre salariale

Dites-vous que toute offre peut être bonifiée. Après tout, il s’agit bien d’une négociation salariale, ce qui implique nécessairement de ne pas mettre sa meilleure offre sur la table dès le départ. L’employeur a pour objectif de recruter au plus bas prix possible mais il a une marge de manœuvre pour une offre plus généreuse. Encore faut-il que vous demandiez!

Si vous êtes préparée, vous aurez pensé à tout ce que vous pouvez aller chercher pour bonifier l’offre. Ainsi, lorsqu’elle vous sera présentée, vous serez prête à revenir à la charge avec une contre-offre (incluant tous les avantages secondaires qui peuvent accompagner le salaire).

Rappelez-vous toujours ceci : « En acceptant la première offre, vous laissez de l’argent sur la table ».

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5. Passer à côté d’un momentum de négociation

Il faut tenter de négocier à un moment où votre valeur professionnelle est à son meilleur. Ce n’est pas forcément lors de l’évaluation annuelle. Pensez à l’une ou l’autre des situations suivantes :

  • Départ d’un collègue qui a une incidence sur votre charge de travail
  • Nouveau projet d’importance pour l’employeur qui vous est confié
  • L’offre d’un autre employeur (bien souvent, il s’agit d’un moment où votre employeur actuel tentera de vous garder)
  • La réussite d’un projet ou d’un dossier qui a généré beaucoup de stress

En ce sens, vous comprenez très bien que lors de l’embauche ou encore lorsque votre employeur actuel vous offre un nouveau poste, vous devez aborder la question salariale. Vous avez été retenu parmi de nombreux candidats. Vous avez donc les qualifications professionnelles et humaines pour vous intégrer à l’équipe.

La négociation salariale nécessite d’affiner votre stratégie et de vous préparer dans les moindres détails. Et cette préparation adéquate vous donnera l’assurance nécessaire pour défendre votre valeur professionnelle avec conviction.

Grâce à notre expertise, nous pouvons vous aider à vous préparer et « réussir » votre prochaine négociation salariale. Écrivez-nous pour savoir en quoi nos services peuvent vous outiller dans vos discussions sur votre rémunération.