Planifier. Organiser. Superviser. À tout moment, une quantité impressionnante d’informations sollicite notre cerveau. L’objectif ultime : satisfaire les besoins de ceux qui nous entourent et assurer que tout se déroule bien au quotidien. C’est ce que l’on appelle la charge mentale.
Bien que la notion de charge mentale ne soit pas nouvelle — on tente de quantifier l’impact du fardeau psychologique porté par les travailleurs depuis plusieurs décennies —, elle a fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois. C’est que les obligations familiales, la planification du quotidien et la gestion de l’horaire des différents membres d’une famille demandent énormément de temps et d’énergie. Et, la plupart du temps, ce sont les femmes qui en font les frais.
La dessinatrice Emma en a récemment fait la démonstration dans sa bande dessinée Fallait demander. En catégorisant la mère comme la « responsable en titre du travail domestique », l’illustratrice a permis à plusieurs d’entre nous d’identifier ce trouble qui nous éreinte.
Une fatalité pour la gent féminine?
La charge mentale peut au départ sembler le poids standard de la maternité. Après tout, la femme porte son bébé, l’allaite et bénéficie du congé parental dans la plupart des cas. Parce qu’elle passe plus de temps que le père auprès de son enfant au cours de sa première année de vie, « il est donc normal que, d’emblée, la mère ait au départ plus de responsabilités du côté parental », note Julie Philippon, la créatrice du blogue Mamanbouh, qui est également auteure, conférencière et maman de Camille, 11 ans, et de Félix, 9 ans.
Sauf que, lorsqu’elle doit reprendre le chemin du travail, la mère conserve souvent cette charge mentale liée à la gestion familiale, à laquelle s’ajoutent inévitablement les obligations professionnelles. Une course folle s’amorce où le temps manque. Nous reléguons aux oubliettes les moments pour soi au profit du bien-être de sa marmaille. Et, pendant ce temps, nous avons l’impression que notre cerveau va exploser.
Alléger sa charge mentale : est-ce possible?
Julie Philippon en est convaincue, même si l’exercice n’est pas toujours de tout repos. La blogueuse a récemment délaissé l’enseignement après plus de 20 ans de dévouement. Elle a fait le grand saut vers l’entrepreneuriat l’an dernier, afin de pouvoir concilier plus facilement le travail et la vie de famille.
À l’instar de plusieurs femmes qui portent simultanément les chapeaux de professionnelle et de mère, Julie doit gérer de front de nombreux dossiers quotidiennement et sa charge mentale devient souvent envahissante. « Quand tu réalises que tu as trop de préoccupations, qui sont d’ailleurs tout à fait légitimes, tu te demandes par où commencer pour rétablir la situation », explique Julie.
Lorsque sa charge mentale pèse trop lourd sur ses épaules, Julie s’accroche à une phrase prononcée par la chroniqueuse Nicole Bordeleau : « Ma vie actuelle va peut-être mal, mais moi, j’ai le droit d’aller mieux. » Et quelle meilleure façon d’y arriver que de se prioriser? Pour ce faire, Julie propose d’identifier sur papier ses désirs, ses besoins et ses attentes du moment. Quelles sont les activités qui me font du bien? À quoi est-ce que j’aspire personnellement, professionnellement? De quoi ai-je besoin pour me sentir plus légère?
Une piste de solution : la partager?
Il peut aussi être intéressant de réfléchir à la place que nous laissons à nos conjoints dans la gestion familiale.- Sommes-nous des « control freak » dédaignant à déléguer certaines tâches comme la lessive ou la préparation des repas, de peur qu’elles ne soient pas effectuées comme nous l’aimerions?
- Faisons-nous suffisamment confiance aux papas pour répondre aux besoins de nos enfants en notre absence?
- Avons-nous tendance à critiquer leur manière de faire les choses lorsqu’ils prennent l’initiative de nous aider?
Autant de questionnements qui nous font réaliser l’impact de la charge mentale dans notre vie.
Julie a trouvé énormément de réconfort auprès d’autres mamans qui vivaient une situation similaire et pour qui la charge mentale était devenue un fardeau. « C’est important de s’informer, d’aller voir comment ça se passe chez les autres, de s’inspirer de leurs petits succès », note la blogueuse.
Identifier les astuces applicables à sa réalité tout en restant flexible — les imprévus sont nombreux dans la vie d’un parent! — aideront à mettre de côté certaines préoccupations. Comme le dit si bien Julie : « La charge mentale, c’est s’adapter… et improviser! »
Pour connaître les trucs de Julie Philippon pour diminuer sa charge mentale, visitez son billet sur le sujet.