Éditorial

J’ai cru en mon idée!

27 septembre 2016
Rédaction: Jannick Bouthillette

Jannick Bouthillette

Ambitieuse, je le suis. Mais, cette ambition, j’ai mis beaucoup de temps à la définir. J’étais de celles qui découvrent tout ce qu’elles n’aiment pas du milieu du travail, sans trop savoir ce qui les passionnent.

L’étincelle de Profession’ELLE est venue le jour où j’ai entendu parler de L’effet A (A pour ambition) à Tout le monde en parle, en février 2015. Venir dire aux femmes qu’elles ont le droit d’afficher leur ambition, de la vivre pleinement m’a interpellée. J’ai aimé la légitimité qu’un tel discours m’offrait et je ne suis pas la seule. Déjà 600 femmes ont participé aux défis 100 jours pour l’ambition.

Mais il y a un mais… Pourquoi ce mouvement était-il représenté par cinq femmes du domaine des affaires? Isabelle Hudon, Sophie Brochu, Isabelle Marcoux, Kim Thomassin et Marie-Josée Lamothe. Quels parcours remarquables elles présentent! Quels parcours d’exception! Et je me suis posée la question : l’ambition est-elle le propre du monde des affaires? L’ambition signifie-t-elle que je doive viser la tête d’une organisation? L’ambition se concilie-t-elle avec une vie familiale?

J’ai eu envie de rencontrer des modèles plus variés. Des modèles qui m’interpelleraient par une réalité à laquelle je pouvais davantage m’identifier. Au printemps 2015, j’ai donné rendez-vous à Cathy Wong, Laurie Bellerive, Mélanie Joly, Christine Poirier, Nancie Ferron et bien d’autres. Je ne connaissais aucune d’entre elles. J’ai trouvé le moyen de les rencontrer en leur expliquant mon projet (de livre, à l’époque) qui visait à offrir des modèles inspirants – et surtout variés – de femmes ayant bâti leur propre carrière.

Chacune de ces rencontres a dépassé mes attentes. J’en suis ressortie souriante, énergisée, prête à poursuivre ma démarche. Si ces réflexions avaient un effet si positif sur moi et mes proches à qui j’en parlais, je devais élargir le projet, le rendre plus grand, lui donner une portée universelle. Rien de moins.

J’ai su que j’avais trouvé mon projet professionnel par toute l’énergie que j’arrivais à y consacrer sans le moindre effort.

Mais entre le projet et la mise en ligne du magazine Web, il y avait encore beaucoup de travail à accomplir : créer cette plateforme que je voulais d’apparence professionnelle, trouver du contenu qui sache intéresser, développer un modèle d’affaires qui me permette de bâtir une entreprise rentable, apprendre à en faire la promotion. OUF!!!

Combien de fois je me suis dit que c’était trop gros, que je n’y arriverais pas? Et pourtant, depuis le début, je savais que je le concrétiserais. J’allais arriver à bon port, quitte à me perdre un peu en chemin. Eh bien, je vous dirais que lorsque la voie n’est pas tracée, il n’y a qu’une seule chose à faire : mettre un pied devant l’autre et recommencer.

Donc, semaine après semaine, je me demandais « Qu’est-ce que je dois faire aujourd’hui pour concrétiser l’existence de ce projet? ». À quelle porte cogner? Où me documenter?

Rapidement, je me suis rendue à l’évidence que je n’y arriverais pas seule. En fait, que je n’avais pas envie de le faire seule. Qu’une alliée de tous les instants était nécessaire. Quelqu’un avec une volonté aussi grande que la mienne. Quelqu’un qui croirait en ce projet comme si elle l’avait pensé elle-même. Quelqu’un qui voit à tous les détails qui trop souvent m’échappent.

Tout naturellement, c’est vers Gaëlle que je me suis tournée. Nous avions travaillé en étroite collaboration – dans une autre vie – durant près de 10 ans. Je connaissais son immense professionnalisme. Je nous savais complémentaire dans nos compétences et nos personnalités. Le match parfait, quoi!

En septembre 2015, on s’est donc attelée à la tâche. Faire de cette idée encore floue un magazine Web qui fournisse des réponses aux femmes dans leur parcours professionnel. On s’est adressé au Service d’aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE) pour s’outiller et rédiger notre plan d’affaires, on a demandé l’aide de notre réseau pour dénicher notre designer graphique ainsi que le développeur Web qui allaient créer notre plateforme, on s’est constituée une équipe de rédacteurs et on a commencé à réfléchir notre contenu.

Depuis le début de mon cheminement de carrière, Profession’ELLE est ce que j’ai accompli de plus inspirant. Ce projet me déstabilise chaque jour, mais il me permet surtout de voir l’étendue de nos compétences, de notre débrouillardise et de notre motivation. De ce point de vue, le magazine est déjà un succès. Mais ce n’est que le début!