Envie d’être charmé par un parcours plein de fougue? Si oui, lisez celui de Laurie Bellerive. À 19 ans, cette jeune Trifluvienne achetait son premier centre de conditionnement physique. Aujourd’hui âgée de 25 ans, elle en possède trois!
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Laurie Bellerive a toujours su qu’elle aurait son entreprise. D’ailleurs, elle provient d’un milieu d’entrepreneurs : son père est manufacturier, un oncle possède des immeubles commerciaux et une tante, des restaurants. Vers l’âge de douze ans, Laurie se rappelle qu’elle écrivait dans un cahier les sommes qu’elle accumulait grâce à certains travaux effectués pour son père. Dès qu’elle avait accumulé 100$, elle déposait l’argent dans son compte : « Ça me motivait de voir les chiffres augmenter », dit-elle. Commencez-vous à cerner le personnage?
Très jeune, elle garde des enfants, travaille à l’usine de son père, dans un camp de jour en même temps que dans un dépanneur. La propriétaire du dépanneur voulait lui vendre son commerce; le frère de celle-ci, un traiteur, lui proposait la même chose. Elle n’avait même pas vingt ans…
À la fin de ses études collégiales, la jeune diplômée est engagée comme réceptionniste au Centre athlétique du Cap-de-la-Madeleine. Rapidement, elle commence également à donner des cours et à développer des programmes d’entraînement, toujours avec la même passion du dépassement. Ainsi, lorsqu’elle annonce à son employeur qu’elle démissionne pour reprendre l’entreprise de traiteur, le propriétaire du centre sportif lui apprend qu’il veut vendre son entreprise rapidement pour des raisons familiales. On est alors en avril 2010.
On lui a présenté les états financiers, mais elle est si enthousiaste qu’elle n’y prête pas vraiment attention. En août 2010, à 19 ans, elle devient propriétaire de son premier centre.
Tout à apprendre
Comment a-t-elle fait face à cette énorme responsabilité si jeune? Elle raconte qu’au tout début, elle devait tout apprendre en même temps : l’engagement du personnel, la réparation des équipements, etc. Comment faire les bons choix? Qui appeler? De plus, certains employés doutaient d’elle. Elle a dû « prendre sa place » et, dès la deuxième année, elle a réuni une équipe stable, heureuse, sans compter que le nombre d’adhésions a augmenté! En auriez-vous douté?
Côté chiffres, elle a bien tenté de tenir sa propre comptabilité, mais, voyant qu’elle ne s’en sortait pas, elle demande l’aide de sa mère devenue depuis sa comptable attitrée. Elle dit comprendre ses états financiers, mais ce n’est pas ce qui la stimule. Laurie Bellerive carbure plutôt au défi…
En 2012, elle acquiert son deuxième centre situé dans les locaux qui appartiennent à son oncle. Pourquoi un deuxième centre aussi rapidement? Parce qu’elle le voulait vraiment, répond-elle! Pour l’aménagement des locaux et la construction, le budget a été largement dépassé. Elle admet avoir fait des erreurs dans cette aventure, mais elle a appris. En 2015, lorsqu’elle construit le troisième centre, à Bécancour, elle réajuste son tir.
Forte de cette expérience de construction, toujours avec des projets plein la tête, Laurie arrivait à une étape où elle se demandait à quoi pouvait ressembler la suite : des franchises? D’autres succursales? En 2013, elle s’inscrit donc au programme Émergence de l’École d’entrepreneurship de Beauce qu’elle considère comme une expérience extraordinaire, d’abord pour les liens créés entre les membres de la cohorte, ensuite pour les sujets de discussion. Cette formation lui aura permis d’articuler plus clairement ses objectifs.
L’essentiel réseau
Et le réseautage, dans toute cette histoire? Laurie explique que depuis le début de sa vie de femme d’affaires, elle participe à des événements de réseautage. Jeune Chambre de commerce, Réseau des femmes d’affaires du Québec. Sa présence auprès de ces regroupements aura permis d’associer formellement son nom au centre sportif.
Cela dit, le réseau Business Network International (BNI) est sans contredit celui qui l’aide à augmenter concrètement son membership. Ce réseau de recommandations d’affaires, compte plus de 6 000 sections dans le monde. Chaque section regroupe des gens d’affaires qui se rencontrent une fois par semaine. Un seul secteur d’activité est représenté pour éviter toute concurrence. Sur une base hebdomadaire, chacun remplit des coupons de référence, ce qui permet de calculer précisément l’augmentation du chiffre d’affaires. Les membres du BNI doivent également participer à des rendez-vous d’affaires dans le but de mieux se connaître et de pouvoir se référer mutuellement de façon plus efficace. Laurie lance alors sans ambages : « Moi, je suis là-dedans à vie, ça, c’est sûr! »
Comme si elle n’était pas déjà assez occupée, la jeune entrepreneure s’implique également au comité administratif d’un organisme de prévention du suicide, au conseil d’investissement de Femmessor, auprès de la Société canadienne du cancer en plus d’avoir été élue, l’an dernier, au conseil d’administration de la Chambre de commerce. On comprend aisément qu’un des plus grands défis de Laurie sera d’apprendre à mettre des limites.
Si Laurie Bellerive incarne à ce point l’ambition, à quoi peut bien ressembler le futur de cette jeune femme déjà si accomplie? Elle pense qu’elle mettra peut-être la main sur d’autres centres, mais elle pourrait aussi se retrouver dans un tout autre domaine si le projet la fait vibrer. En réalité, cela révèle hors de tout doute que Laurie Bellerive a les affaires dans le sang.